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BLOG BARBARA
Temoignage de Solveig, juin 2024. Mes appréhensions et mon premier jour sur Barbara
Auteur : BLOG BARBARA Date : 05 juin 2024
Voici les pensées d'une jeune femme sur ses débuts de soins à Barbara.
Moi, c’est Solveig, j’ai récemment intégré l’hôpital de jour au sein de l’espace Barbara. Pendant 7 ans, j’ai tenté de vivre ma vie d’étudiante en m’investissant très minutieusement dans mes études d’ostéopathie. Au début de ma première année, j’ai été amenée à rencontrer un nouveau médecin pour un simple rappel de vaccination après avoir quitté ma région en Normandie. Et c’est là-bas, que j’ai entendu pour la toute première fois l’existence de « L’espace Barbara ». Un certificat a été rapidement envoyé et j’ai rédigé avec l’aide de ma mère une lettre de motivation. J’étais terrifiée de me faire à l’idée que j’allais pour la première fois depuis des années, parler cette souffrance que j’endure, de ma maladie : un trouble du comportement alimentaire. J’ai finalement dû me rendre pendant quelques mois en hospitalisation à temps complet avant de réaliser ma première journée ici, il y a trois semaines.
Je vous avoue que j’avais énormément d’appréhensions et de peurs. De nouveaux lieux, de nouveaux soignants, mais surtout une nouvelle confrontation à mes plus grandes peurs. La veille, en boucle dans ma tête : « Envoie un mail pour annuler ta présence et justifie-toi par un imprévu inventé ». J’étais assise, passive à attendre le moment pour prendre le bus persuadée de pouvoir continuer à avancer et à me battre seule. Pourquoi j’aurais la chance d’avoir une place dans cet espace de soin et d’utiliser la place qui pourrais être proposée à quelqu’un d’autre ? Je suis persuadée de faire « exprès », je me donne la responsabilité d’être malade.
Finalement, une fois dans le bus, l’angoisse ne s’est certainement pas dissipée. Je suis arrivée avec beaucoup d’avance, et j’ai attendu de rencontrer les autres patients et les soignants. Comment ça va se passer ? Qu’est-ce que je dois dire ? C’est quoi Blog ? Le repas comment je vais faire ?
J’avais très peur de quitter mes routines et tocs alimentaires même une journée dans la semaine. Venir signifiait pour moi ne pas ressentir cette euphorie que la maladie me procure et qui me pousse à tout faire pour l’écouter.
Une fois arrivée et installée dans les canapés, j’ai pu prendre conscience que non, je ne suis pas seule et j’étais tellement soulagée. Je me suis sentie accueillie et encadrée toute la matinée. Partager les voix qui envahissent nos pensées et écouter celles des autres m’ont permis de ne plus avoir à me cacher et à faire comme si tout allait bien. Ce moment de rencontre avec ces nouvelles personnes contrastait tellement avec ma routine si éprouvante de me rendre en cours et de m’asseoir sur ma chaise et de faire semblant comme chaque jour de la semaine.
Malgré mon manque de concentration, j’ai pu profiter de cette première médiation et prendre connaissance des lieux. Au moment du repas, j’ai observé l’organisation et j’ai rapidement aperçu la diététicienne ainsi que d’autres patientes que j’avais déjà rencontré auparavant et ça m’a rassuré. J’ai fait mon maximum pour atteindre mes objectifs malgré mes angoisses très présentes que j’ai pu exprimer lors de l’après-repas, un moment vraiment bénéfique pour se donner le droit de mettre des mots sur nos ressentis. Être entourée de patients et de soignants bienveillants a été très aidant. Les échanges permettent de penser à autre chose pendant un temps. Je pense que finalement cette première journée m’a donné espoir pour la suite. Maintenant, j’attends ce moment plutôt avec impatience dans la semaine pour pouvoir, le temps d’une journée, être moins envahie par la maladie et pouvoir être avec d’autres personnes, plus ouverte à la rencontre et à l’échange.
Alors oui, se lancer et accepter d’être aidée, c’est loin d’être facile. Ça peut être déstabilisant et c’est faire un nouveau pas vers l’inconnu, mais surtout un nouveau pas vers la vie.
Je vous avoue que j’avais énormément d’appréhensions et de peurs. De nouveaux lieux, de nouveaux soignants, mais surtout une nouvelle confrontation à mes plus grandes peurs. La veille, en boucle dans ma tête : « Envoie un mail pour annuler ta présence et justifie-toi par un imprévu inventé ». J’étais assise, passive à attendre le moment pour prendre le bus persuadée de pouvoir continuer à avancer et à me battre seule. Pourquoi j’aurais la chance d’avoir une place dans cet espace de soin et d’utiliser la place qui pourrais être proposée à quelqu’un d’autre ? Je suis persuadée de faire « exprès », je me donne la responsabilité d’être malade.
Finalement, une fois dans le bus, l’angoisse ne s’est certainement pas dissipée. Je suis arrivée avec beaucoup d’avance, et j’ai attendu de rencontrer les autres patients et les soignants. Comment ça va se passer ? Qu’est-ce que je dois dire ? C’est quoi Blog ? Le repas comment je vais faire ?
J’avais très peur de quitter mes routines et tocs alimentaires même une journée dans la semaine. Venir signifiait pour moi ne pas ressentir cette euphorie que la maladie me procure et qui me pousse à tout faire pour l’écouter.
Une fois arrivée et installée dans les canapés, j’ai pu prendre conscience que non, je ne suis pas seule et j’étais tellement soulagée. Je me suis sentie accueillie et encadrée toute la matinée. Partager les voix qui envahissent nos pensées et écouter celles des autres m’ont permis de ne plus avoir à me cacher et à faire comme si tout allait bien. Ce moment de rencontre avec ces nouvelles personnes contrastait tellement avec ma routine si éprouvante de me rendre en cours et de m’asseoir sur ma chaise et de faire semblant comme chaque jour de la semaine.
Malgré mon manque de concentration, j’ai pu profiter de cette première médiation et prendre connaissance des lieux. Au moment du repas, j’ai observé l’organisation et j’ai rapidement aperçu la diététicienne ainsi que d’autres patientes que j’avais déjà rencontré auparavant et ça m’a rassuré. J’ai fait mon maximum pour atteindre mes objectifs malgré mes angoisses très présentes que j’ai pu exprimer lors de l’après-repas, un moment vraiment bénéfique pour se donner le droit de mettre des mots sur nos ressentis. Être entourée de patients et de soignants bienveillants a été très aidant. Les échanges permettent de penser à autre chose pendant un temps. Je pense que finalement cette première journée m’a donné espoir pour la suite. Maintenant, j’attends ce moment plutôt avec impatience dans la semaine pour pouvoir, le temps d’une journée, être moins envahie par la maladie et pouvoir être avec d’autres personnes, plus ouverte à la rencontre et à l’échange.
Alors oui, se lancer et accepter d’être aidée, c’est loin d’être facile. Ça peut être déstabilisant et c’est faire un nouveau pas vers l’inconnu, mais surtout un nouveau pas vers la vie.
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- Auteur : BLOG BARBARA
- Création : 11 septembre 2019
- Mise à jour : 25 septembre 2024
- Article(s) : 37
- Commentaire(s) : 21