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BLOG BARBARA
La Boulimie , la bouli quoi ?
Auteur : BLOG BARBARA Date : 02 avril 2021
Anorexie et boulimie sont les deux faces d'une même maladie , pourtant la boulimie est encore trop tabou , trop honteuse , trop incomprise .
La boulimie
Je suis une patiente de l’Espace Barbara et j’aimerai parler avec vous de mon expérience face à la boulimie.
La boulimie, un mot que peu de personnes osent prononcer, un mot associé à la honte et à la culpabilité, un mot qui ne doit plus être ignoré.
Mais une boulimie, qu’est-ce que c’est ?
On associe souvent la boulimie à une fringale, un excès de gourmandise, ou encore une petite faiblesse. Mais c’est une chose bien plus complexe, que dis-je, c’est une maladie. La boulimie et l’anorexie sont très souvent intriquées ensembles, rendant la maladie encore plus complexe.
On pourrait décomposer la boulimie en 3 phases : l’avant, la crise et l’après.
- Tout d’abord, je suis prise de pensées de nourriture, spontanément ou suites à un événement ou une émotion marquante, et l’envie de manger devient vite envahissante et incontrôlable. Il faut manger, tout de suite maintenant. Il devient difficile de se concentrer sur autre chose, de mettre de côté la maladie.
- Puis, vient la crise en elle-même. Je m’isole, il est hors de question de faire cela sous le regard de qui que ce soit. La nourriture peut être déjà à disposition ou faire l’objet d’un achat compulsif. Je mange vite, parfois sans prendre la peine de mettre le couvert. Il arrive que la crise continue jusqu’à ce que je ne puisse plus physiquement manger davantage ; jusqu’à un trop plein douloureux.
- Mais ce n’est pas fini. L’après-crise est encore une épreuve. Les sensations physiques sont désagréables et parfois douloureuses : ballonnements, douleurs gastriques, sueurs, fatigue extrême… Je me retrouve également vite submergée d’émotions négatives : la culpabilité et la honte sont souvent au premier plan. Tout annuler, compenser, devient ma seconde obsession. Je peux avoir recours au sport, à la restriction, prise de laxatifs ou de diurétiques, ou dans des cas plus sévères, aux vomissements. Cette maladie me mène à l’isolement et a un impact sur mon moral non négligeable, pouvant aller parfois chez certaines personnes jusqu’à la dépression.
Comment s’en sortir ?
1. S’entourer
Si la fréquence et l’intensité des crises est trop importante, il peut être urgent d’intervenir. Il ne faut pas hésiter à consulter ou à orienter la personne concerner vers son médecin traitant qui saura l’aiguiller vers les professionnels de santé spécifiques. Je rappelle qu’une boulimie n’est pas anodine si elle devient fréquente et si elle a un impact psychologique important sur la personne.
Des centres spécialisés sur les troubles alimentaires existent et nous prennent en charge de façon individuelle mais aussi parfois collective, c’est le cas de l’Espace Barbara. J’y ai moi-même trouvé beaucoup : une écoute, un partage, une entraide entre patients. Nous travaillons sur nos symptômes au travers de médiations collectives : du théâtre, du créatif, des groupes de paroles … Lorsque nous nous en sentons capables, nous pouvons également participer au repas thérapeutique, un repas partagé à plusieurs, accompagné par les infirmières du centre.
2. Et en pratique, comment faire face à ces envies de boulimies ? Voici des petites astuces qui m’ont aidé à surmonter cette épreuve.
Stopper une crise déjà débutée est difficile. J’en ai moi-même fais l’expérience. Lorsque la crise a débuté, il est souvent trop tard pour l’interrompre, les pensées sont trop envahissantes. C’est comme si je devais finir ce que j’avais commencé. Alors comment faire pour les éviter ? Agir en amont est une des solutions : agir avant la crise, ou encore mieux, avant que les pensées ne surviennent.
- Pour cela, j’ai identifié quels moments de la journée, quels lieux ou encore quels jours de la semaine sont propices à la survenue d’une crise.
- Ensuite, j’essayais d’anticiper sur ces moments fragiles en
- En parlant à mon entourage si possible. Comme si je voulais recruter des alliés face à ce combat contre le maladie car une fois entouré, la maladie a beaucoup moins d’emprise sur nous.
- En prenant un chewing-gum, en me brossant les dents, en disposant une goutte d’huile essentielle de menthe poivrée sur mon poignet … Une sensation de fraîcheur éloignait les pensées parasites.
- Sortir, prendre l’air, courir, se consacrer à une activité que j’aimais, qui me demande de l’attention et de la concentration …
- En écrivant, ce que je ressentais au moment présent. Poser des mots sur ces émotions peut aider à comprendre ce que nous recherchons vraiment au travers de ces crises. Un outil m’avait notamment beaucoup aidé, je réalisais un tableau, avec deux colonnes : la vie avec la maladie et la vie sans maladie. Dans chacune d’elle, je notais les points positifs et négatifs. La différence était flagrante et la vie sans maladie triomphait, avec une liste d’avantages interminable !
Si la crise n’a pas pu être évité, surtout ne restez pas seule. Il est psychologiquement encore plus difficile de surmonter l’après-crise seule. Partagez ce que vous ressentez avec des personnes de confiance, qui seront trouver les mots qui vous apaiseront. N’ayez pas peur d’en parler. N’oubliez pas que la maladie perd toutes ces forces face à un adversaire qui a su s’entourer d’alliées.
Voilà des petits outils qui peuvent peut-être fonctionner pour éviter des envies de crises. Rappelez-vous que la boulimie n’est pas une fatalité. C’est une maladie, qui se diagnostique, qui se prend en charge et qui se guérit. Et surtout, vous ne vous résumez pas à elle, et ne doutez jamais de la beauté de votre personne.
Une patiente de l’Espace Barbara
Description
- Auteur : BLOG BARBARA
- Création : 11 septembre 2019
- Mise à jour : 25 septembre 2024
- Article(s) : 37
- Commentaire(s) : 21
2 commentaires
De Un très bon ami de cette patiente ??
03/04/2021, 17:09
De Nora
09/04/2021, 12:51