Un marathon contre la maladie (1/2)

Auteur : BLOG BARBARA Date : 04 octobre 2021

        

J’ai toujours été intransigeante. Je me disais qu’il fallait se donner les moyens d’être heureuse. Qu’il fallait que je me construise une situation : un métier reconnu, une aisance financière, une vie de famille, et qu’alors je pourrai m’autoriser le bonheur. “Pour l’instant, je travaille comme une acharnée, ensuite je pourrai profiter.” Toujours première dans les études, le sport. L’échec n’était pas permis. Sauf en intelligence émotionnelle. J’avais très peu d’amis et pas de petit ami. Des copains tout au plus. Je me disais qu’il y avait quelque chose qui clochait chez moi. Finalement, avec le recul, ce qui clochait c’était ma disponibilité. Je ne m’autorisais pas à considérer les relations sociales comme prioritaires ou aussi importantes que le travail scolaire.

Je suis tombée malade à l’âge de 19 ans. Je débarquais seule dans une ville inconnue, pour 5 années d’études exigeantes. Toutes mes fragilités, mes doutes, mes remises en question se sont condensés sous une même forme : la boulimie. 

Au début, ça a commencé doucement, insidieusement, avec la restriction alimentaire. Pas de dessert après un repas riche... Pas de pain au petit déjeuner… Puis, à force de ne rien m’autoriser, j’ai craqué. Je me suis mise à faire des crises avec des aliments qui me manquaient, que je “n’avais pas le droit” de manger parce qu’ils “font grossir”. 

Alors, je me suis mise au sport. D’abord raisonnablement, pour compenser les excès et les crises. Puis le matin avant d’aller en cours, le soir avant de me coucher. Je me suis inscrite à la salle de musculation. Mon corps s’est transformé rapidement. Mes amies remarquaient que j’avais les cheveux mouillés de la douche et que j’avais fait du fitness avant de venir en cours. Leurs remarques me faisaient plaisir. Je me faisais l’impression d’être sportive, courageuse, et non malade. 

Enfin, j’ai découvert les vomissements. Quelle chance ! Pouvoir manger comme un ogre, se gaver comme une oie puis tout évacuer, se purger, sans grossir, sans conséquences. Sauf que ce n’est pas aussi simple. Après chaque crise, je me sentais extrêmement mal. Physiquement, j’avais la sensation que mon estomac allait éclater et se vider à l’intérieur. J’avais des reflux acides dans la bouche. Parfois, des saignements dans la gorge. Et psychologiquement, je me sentais très mal, coupable, répugnante, ridicule, faible et superficielle de me mettre dans un tel état pour des préoccupations corporelles et esthétiques ! 

Entretemps, il y a eu les laxatifs, le jeûne, l’isolement social à force d’éviter des invitations impliquant un repas ou un goûter, et autres réjouissances.

Finalement, j’ai commencé à vouloir changer. J’en avais assez de l’épuisement et de ce mal-être permanent. C’était par périodes. Je n’étais jamais autant motivée que quand j’étais au plus mal. Je me suis inscrite à un atelier de gestion du stress, proposé par la fac. J’y ai appris la méditation de pleine conscience, la cohérence cardiaque, les groupes de parole… Je ne m’y sentais pas à ma place. Je voyais cela comme une perte de temps, un “blabla” de gens calmes adeptes du yoga. Pas pour moi. Mais j’y suis allée quand même.

Je me suis donnée des challenges. Par exemple, coller un calendrier sur la porte du frigo et barrer les jours sans crise. Ainsi, je voulais battre des records de durée sans crise. Je voyais bien que cela permettait à mon corps de se reposer, et d’être moins obsédée par les préoccupations alimentaires et corporelles. J’ai fait un tableau avec les bénéfices à arrêter d’être malade et les bénéfices à le rester. J’ai lu des blogs sur les TCA...

Aucune de ces techniques n’a été un remède “miracle”, mais tous ces efforts cumulés ont permis que le basculement se fasse.

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